mardi 7 avril 2020

Faire une carte mentale avec Mindmeister : L'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539)


Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) par Annie Pilou



Une carte mentale pour l’étude de « L’ordonnance de Villers-Cotterêts»   

Ordonnance de Villers Cotterêts BnF
Proposition d’une activité réalisée pendant le confinement en collaboration avec des élèves volontaires de la classe de Seconde pour étudier autrement l’ordonnance de Villers-Cotterêts promulguée en août 1539 par François Ier dans le cadre du chapitre 1 « l’affirmation de l’État dans le royaume de France », du thème 3 « l’État à l’époque moderne : la France et l’Angleterre » (11 – 12 heures)
Réalisation d’une carte mentale à partir d’un logiciel de carte mentale numérique en ligne.
L’ordonnance de Villers-Cotterêts fait partie des points de passage et d’ouverture obligatoire à aborder avec les élèves. Cet exercice réalisé pendant la période du confinement pourrait être réalisé en classe ou à faire à la maison par les élèves de lycée individuellement ou de façon collaborative par petits groupes d’élèves. Ensuite cela peut être déposé sur un mur virtuel comme framapad ou padlet ou autres et présenté à la classe pour développer une discussion sur le thème étudié.

Ce type d’exercice à partir des outils numériques, possède plusieurs avantages. La carte mentale permet à l’élève de construire en amont une réflexion sur le sujet, à partir des ressources indiquées, dans une démarche inductive. L’élaboration d’une carte mentale sur papier ou à partir d’un outil numérique favorise sa réflexion sur la nature de l’objet d’étude. Cela oblige l’élève à utiliser et à analyser une documentation, à partir des documents du manuel,  des documents et des liens proposés par l’enseignant, pour construire son arbre arborescent. La carte mentale permet de construire alors un raisonnement logique après l’analyse des différents documents, de hiérarchiser par le système de l’arborescence un ensemble d’idées, une difficulté majeure chez la plupart de nos élèves.
À partir d’un schéma proposé dans leur manuel, (Hachette éducation histoire, seconde, 2019) (ou bien en fournissant un exemple de croquis) les élèves peuvent construire une carte mentale à s’appuyant sur un storyboard rédigé au brouillon. Puis avec l’appui d’un logiciel gratuit, les élèves mettent en forme leur projet d’étude.

Pour cela des « logiciels libres » (Free software) certes peu nombreux sont proposés sur le Web. Les élèves peuvent utiliser Freemind, ou Xmind qui sont des logiciels non libres mais qui proposent également une solution gratuite et la possibilité de faire à l’infini des cartes mentales. Xmind est particulièrement intéressant car il offre un graphisme ludique. Il offre la possibilité d’exporter en gratuit sous format PDF, PNG et exportable vers un blog, vers des murs virtuels. Il fait partie de mes préférences. Framindmap est toujours d’actualité, il est gratuit et d’une grande facilité d’utilisation. D’autres logiciels comme Coggle offre une utilisation simple et intuitive cependant dans le cadre de cet exercice il présente moins les avantages évoqués ci-dessus.
J’ai préféré utiliser un autre logiciel MindMeister dans le même esprit que Xmind, aussi fonctionnel mais plus riche en interactivité. En effet on peut introduire davantage de ressources, à partir des liens à intégrer, des images, des vidéos, des textes, des podcasts, permettant plus de créativité. Bien entendu le format proposé en gratuit n’offre pas toutes ces possibilités. Ce logiciel utilisé en gratuit permet de créer seulement trois cartes mentales avec tous les avantages. Mais il y a un moyen pour l’élève de créer d’autres cartes mentales numériques à partir de cet outil numérique en ligne. Au lieu d’enregistrer sa carte mentale, il peut la capturer et l’exporter sous forme d’image pour pouvoir la conserver. Les cartes mentales ne seront plus animées comme un diaporama proche de l’animation Prezi. Il peut cependant l’exporter sous format PDF voir même l’exporter sur freemind, ou Xmind en gratuit et même la retravailler.

Point de passage et d’ouverture : Intégration de cette activité dans le chapitre 1 sur «l’affirmation de l’État dans le royaume de France» :
Ce PP0 peut servir d’introduction à la séquence pour montrer un exemple du renforcement de l’administration royale en cours d’étude d’une première partie sur les analyses de la conception absolue du pouvoir monarchique avec François Ier. Montrer que l’exercice du pouvoir de François Ier se fait plus autoritaire mais peut-on dire qu’il agit en roi absolu ? L’analyse de Villers-Cotterêts permet de montrer que le roi étend son emprise sur le territoire par une activité législative accrue et que cela permet dans un premier temps d’unifier et de centraliser des procédures administratives, une première expérience politique d’un roi qui cherche à constituer un État monarchique souverain.
Rappel du contexte :
Lorsque François Ier monte sur le trône de France au printemps 1515, il est encore considéré comme un seigneur féodal mais le souverain est au-dessus de tous les seigneurs du royaume. Il bénéficie du long travail des juristes de l’entourage royal depuis le XIIIe siècle, qui ont interprété le droit romain pour mieux définir la notion de souveraineté de monarchie. Depuis le règne de Saint-Louis les légistes ont affirmé que le roi est « empereur en son royaume » ou que « le roi est souverain par-dessus tout ».
Problématique : Comment François Ier transforme-t-il l’État monarchique ?

Proposition de trace écrite : un exemple du renforcement de l’administration royale, l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539)

En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts rend obligatoire la tenue, en français, de registres des baptêmes dans les paroisses de France et veut instaurer le dépôt de ces registres au greffe du bailliage, ou de la sénéchaussée, le plus proche. En 1579, l’ordonnance de Blois, ajoute l’enregistrement des mariages et des sépultures. Enfin, l’ordonnance de Saint-Germain (1677), impose la tenue des registres paroissiaux, en double exemplaire, avec dépôt au greffe, système qui préfigure l’état civil actuel.

Pour aller plus loin…
Les 192 articles destinés à réformer la justice couvrent un grand nombre de domaines sur lesquels le roi affirme son autorité. L’ordonnance pose les fondements de la construction administrative du royaume. C’est un texte législatif édicté par le roi de France François Ier, entre le 10 et le 25 août 1539 à Villers-Cotterêts (département actuel de l’Aisne), enregistré au Parlement de Paris le 6 septembre 1539. Cette ordonnance est le plus ancien texte législatif encore en vigueur en France. Il est composé de 192 articles. Il vise à contrôler les personnes : enregistrement obligatoire par les prêtres, des naissances, des décès en français (registres paroissiaux) et acte signé en présence d’un notaire ensuite le registre est remis chaque année à un officier royal –> origine de ce que sera plus tard l’état civil (créé sous la Révolution française en 1791 dans le cadre de la laïcisation). La France a été le 1er pays au monde où s’enregistrait la filiation depuis François 1er.
MindMeister

Bibliographie :
Les Renaissances, 1453-1559 – Philippe Hamon (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de France, 2014
Les Guerres de religion, 1559-1629 – Nicolas Le Roux (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de France, 2014
Les Rois absolus, 1629-1715 – Hervé Drévillon (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de France, 2014
Didier Le Fur, François 1er, biographie, Perrin, 2015
Article mis en ligne, «L’ordonnance de 1539 et l’unification du royaume de France», Charles GIRY-DELOISON, professeur d’histoire moderne, université d’Artois


Info HGGSP Vidéos, sites pour révision : Comment s'informe-t-on aujourd'hui ?

Comment s’informe-t-on aujourd’hui ?     1 - Qu'est-ce qu'une information?    T P activité élève : à partir d’un article, d’un extr...