Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) par Annie Pilou
Une carte mentale pour l’étude de « L’ordonnance de Villers-Cotterêts»
Une carte mentale pour l’étude de « L’ordonnance de Villers-Cotterêts»
Ordonnance de Villers
Cotterêts BnF
Proposition d’une activité réalisée
pendant le confinement en collaboration avec des élèves volontaires de la
classe de Seconde pour étudier autrement l’ordonnance de
Villers-Cotterêts promulguée en août 1539 par François Ier dans le cadre du
chapitre 1 « l’affirmation de l’État dans le royaume de
France », du thème 3 « l’État à l’époque moderne : la France et
l’Angleterre » (11 – 12 heures)
Réalisation d’une carte mentale à partir
d’un logiciel de carte mentale numérique en ligne.
L’ordonnance de Villers-Cotterêts fait
partie des points de passage et d’ouverture obligatoire à aborder avec les
élèves. Cet exercice réalisé pendant la période du confinement pourrait être
réalisé en classe ou à faire à la maison par les élèves de lycée
individuellement ou de façon collaborative par petits groupes d’élèves. Ensuite
cela peut être déposé sur un mur virtuel comme framapad ou padlet ou autres et
présenté à la classe pour développer une discussion sur le thème étudié.
Ce type d’exercice à partir des outils
numériques, possède plusieurs avantages. La carte mentale permet à l’élève
de construire en amont une réflexion sur le sujet, à partir des ressources
indiquées, dans une démarche inductive. L’élaboration d’une carte mentale sur
papier ou à partir d’un outil numérique favorise sa réflexion sur la nature de
l’objet d’étude. Cela oblige l’élève à utiliser et à analyser une
documentation, à partir des documents du manuel, des documents et des
liens proposés par l’enseignant, pour construire son arbre arborescent. La
carte mentale permet de construire alors un raisonnement logique après
l’analyse des différents documents, de hiérarchiser par le système de
l’arborescence un ensemble d’idées, une difficulté majeure chez la plupart de
nos élèves.
À partir d’un schéma proposé dans leur
manuel, (Hachette éducation histoire, seconde, 2019) (ou
bien en fournissant un exemple de croquis) les élèves peuvent construire une carte mentale à s’appuyant sur un storyboard rédigé au
brouillon. Puis avec l’appui d’un logiciel gratuit, les élèves
mettent en forme leur projet d’étude.
Pour cela des « logiciels
libres » (Free software) certes peu nombreux sont proposés sur le Web. Les
élèves peuvent utiliser Freemind, ou Xmind qui
sont des logiciels non libres mais qui proposent également une solution
gratuite et la possibilité de faire à l’infini des cartes mentales. Xmind est particulièrement intéressant car il
offre un graphisme ludique. Il offre la possibilité d’exporter en gratuit sous
format PDF, PNG et exportable vers un blog, vers des murs virtuels. Il fait
partie de mes préférences. Framindmap est
toujours d’actualité, il est gratuit et d’une grande facilité d’utilisation.
D’autres logiciels comme Coggle offre
une utilisation simple et intuitive cependant dans le cadre de cet exercice il
présente moins les avantages évoqués ci-dessus.
J’ai préféré utiliser un autre
logiciel MindMeister dans le même esprit que Xmind, aussi
fonctionnel mais plus riche en interactivité. En effet on peut introduire
davantage de ressources, à partir des liens à intégrer, des images, des vidéos,
des textes, des podcasts, permettant plus de créativité. Bien entendu le format
proposé en gratuit n’offre pas toutes ces possibilités. Ce logiciel utilisé en
gratuit permet de créer seulement trois cartes mentales avec tous les
avantages. Mais il y a un moyen pour l’élève de créer d’autres cartes mentales
numériques à partir de cet outil numérique en ligne. Au lieu d’enregistrer sa
carte mentale, il peut la capturer et l’exporter sous forme d’image pour
pouvoir la conserver. Les cartes mentales ne seront plus animées comme un
diaporama proche de l’animation Prezi. Il peut cependant l’exporter sous
format PDF voir même l’exporter sur freemind, ou Xmind en gratuit et même
la retravailler.
Point de passage et d’ouverture :
Intégration de cette activité dans le chapitre 1 sur «l’affirmation de l’État
dans le royaume de France» :
Ce PP0 peut servir d’introduction à la séquence pour montrer un exemple du
renforcement de l’administration royale en cours d’étude d’une première partie
sur les analyses de la conception absolue du pouvoir monarchique avec François
Ier. Montrer que l’exercice du pouvoir de François Ier se fait plus autoritaire
mais peut-on dire qu’il agit en roi absolu ? L’analyse de
Villers-Cotterêts permet de montrer que le roi étend son emprise sur le
territoire par une activité législative accrue et que cela permet dans un premier
temps d’unifier et de centraliser des procédures administratives, une première
expérience politique d’un roi qui cherche à constituer un État monarchique
souverain.
Rappel du contexte :
Lorsque François Ier monte sur le trône de France au printemps 1515, il est
encore considéré comme un seigneur féodal mais le souverain est au-dessus de
tous les seigneurs du royaume. Il bénéficie du long travail des juristes de
l’entourage royal depuis le XIIIe siècle, qui ont interprété le droit romain
pour mieux définir la notion de souveraineté de monarchie. Depuis le règne de
Saint-Louis les légistes ont affirmé que le roi est « empereur en son
royaume » ou que « le roi est souverain par-dessus tout ».
Problématique
: Comment François Ier transforme-t-il l’État monarchique ?
Proposition de trace écrite : un
exemple du renforcement de l’administration royale, l’ordonnance
de Villers-Cotterêts (1539)
En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts
rend obligatoire la tenue, en français, de registres des baptêmes dans les paroisses
de France et veut instaurer le dépôt de ces registres au greffe du bailliage,
ou de la sénéchaussée, le plus proche. En 1579, l’ordonnance de Blois, ajoute
l’enregistrement des mariages et des sépultures. Enfin, l’ordonnance de
Saint-Germain (1677), impose la tenue des registres paroissiaux, en double
exemplaire, avec dépôt au greffe, système qui préfigure l’état civil actuel.
Pour aller plus loin…
Les 192 articles destinés à réformer la justice couvrent un grand nombre de
domaines sur lesquels le roi affirme son autorité. L’ordonnance pose les
fondements de la construction administrative du royaume. C’est un texte
législatif édicté par le roi de France François Ier, entre le 10 et le 25 août
1539 à Villers-Cotterêts (département actuel de l’Aisne), enregistré au
Parlement de Paris le 6 septembre 1539. Cette ordonnance est le plus ancien
texte législatif encore en vigueur en France. Il est composé de 192 articles.
Il vise à contrôler les personnes : enregistrement obligatoire par les
prêtres, des naissances, des décès en français (registres paroissiaux) et acte
signé en présence d’un notaire ensuite le registre est remis chaque année à un
officier royal –> origine de ce que sera plus tard l’état civil (créé sous
la Révolution française en 1791 dans le cadre de la laïcisation). La France a
été le 1er pays au monde où s’enregistrait la filiation depuis François 1er.
MindMeister
Bibliographie :
Les Renaissances, 1453-1559 –
Philippe Hamon (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de
France, 2014
Les Guerres de religion, 1559-1629 –
Nicolas Le Roux (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de
France, 2014
Les Rois absolus, 1629-1715 –
Hervé Drévillon (dir. Joël Cornette), Éditeur Belin, Collection Histoire de
France, 2014
Didier Le Fur, François 1er, biographie, Perrin, 2015
Article mis en ligne, «L’ordonnance de 1539 et l’unification du
royaume de France», Charles GIRY-DELOISON, professeur d’histoire
moderne, université d’Artois