Info Histoire Première : le débarquement de Provence
Le débarquement oublié du 15 août 1944 en Provence Par Jean-Marie Guillon (historien)Libération de la France. Moins connu que le 6-juin, le débarquement en Provence, le 15 août, n’en est pas moins capital pour les Alliés dans leur reconquête de l’Europe.
Des résistants FTP du maquis de Venelles, près d’Aix-en-Provence, pendant l’été 1944.
(Source: JULIA PIROTTE/MUSÉE DE LA PHOTO DE CHARLEROI)
Le débarquement du 6 juin masque celui du 15 août dans la mémoire collective, ce 70e anniversaire de la Libération a permis de le vérifier. Or, s’il n’est que second par sa date et les moyens employés, le débarquement en Provence n’en est pas pour autant secondaire. Les deux opérations ont été conçues conjointement par les états-majors alliés. Celle de Méditerranée – « Anvil » (« enclume », en anglais) – aurait dû avoir lieu en même temps qu’« Overlord ». Elle a été décalée par manque de péniches de débarquement et pour ne pas ponctionner les fronts italiens avant la prise de Rome. Mais les Américains l’ont maintenue, contre l’avis des Anglais. Elle est essentielle pour le général de Gaulle comme pour la population et les résistants, massivement mobilisés depuis le 6 juin et qui paient un lourd tribut – des milliers de morts entre juin et août, dont près de 400 dans les seuls départementaux provençaux entre le 6 et le 17 juin –, alors qu’en Normandie les Alliés piétinent.
Le débarquement du 6 juin masque celui du 15 août dans la mémoire collective, ce 70e anniversaire de la Libération a permis de le vérifier. Or, s’il n’est que second par sa date et les moyens employés, le débarquement en Provence n’en est pas pour autant secondaire. Les deux opérations ont été conçues conjointement par les états-majors alliés. Celle de Méditerranée – « Anvil » (« enclume », en anglais) – aurait dû avoir lieu en même temps qu’« Overlord ». Elle a été décalée par manque de péniches de débarquement et pour ne pas ponctionner les fronts italiens avant la prise de Rome. Mais les Américains l’ont maintenue, contre l’avis des Anglais. Elle est essentielle pour le général de Gaulle comme pour la population et les résistants, massivement mobilisés depuis le 6 juin et qui paient un lourd tribut – des milliers de morts entre juin et août, dont près de 400 dans les seuls départementaux provençaux entre le 6 et le 17 juin –, alors qu’en Normandie les Alliés piétinent.
850 NAVIRES DE GUERRE
L’armée allemande s’y attendait. Les attaques aériennes qui se multiplient font comprendre vers le 10 août que le débarquement aura lieu à l’est du Rhône. Des convois sont repérés. La flotte nécessaire pour « Dragoon » (le nouveau nom d’« Anvil »), la plus importante jamais rassemblée en Méditerranée, comprend 2 200 bâtiments, dont 850 navires de guerre, à 98 % américains et anglais. Partis d’Afrique du Nord, de Corse, d’Italie du Sud, ils doivent parcourir une distance bien supérieure à celle d’« Overlord ». Ils sont signalés dans la nuit du 14 au 15 août au sud de Toulon. La veille, la population du port – celle qui reste, tant il a été bombardé – a reçu l’ordre de l’évacuer.
Le littoral provençal est tenu par la XIX eme Armée allemande, dont les forces – blindés et artillerie notamment – ont été ponctionnées pour la bataille de Normandie. L’ensemble, qui ne dispose pas d’unités de réserve, est composé de troupes de valeurs inégales, avec de nombreux « allogènes » (ex-Soviétiques, Polonais, etc.) jugés peu fiables. Mais, à Toulon et à Marseille, plus d’une vingtaine de milliers d’hommes sont concentrés avec ordre de tenir. Le « mur de la Méditerranée » n’est pas terminé, mais le feld-maréchal Rommel l’a fait renforcer. Cependant, les Alliés ont la maîtrise absolue de la mer et de l’air.
L’armée allemande s’y attendait. Les attaques aériennes qui se multiplient font comprendre vers le 10 août que le débarquement aura lieu à l’est du Rhône. Des convois sont repérés. La flotte nécessaire pour « Dragoon » (le nouveau nom d’« Anvil »), la plus importante jamais rassemblée en Méditerranée, comprend 2 200 bâtiments, dont 850 navires de guerre, à 98 % américains et anglais. Partis d’Afrique du Nord, de Corse, d’Italie du Sud, ils doivent parcourir une distance bien supérieure à celle d’« Overlord ». Ils sont signalés dans la nuit du 14 au 15 août au sud de Toulon. La veille, la population du port – celle qui reste, tant il a été bombardé – a reçu l’ordre de l’évacuer.
Le littoral provençal est tenu par la XIX eme Armée allemande, dont les forces – blindés et artillerie notamment – ont été ponctionnées pour la bataille de Normandie. L’ensemble, qui ne dispose pas d’unités de réserve, est composé de troupes de valeurs inégales, avec de nombreux « allogènes » (ex-Soviétiques, Polonais, etc.) jugés peu fiables. Mais, à Toulon et à Marseille, plus d’une vingtaine de milliers d’hommes sont concentrés avec ordre de tenir. Le « mur de la Méditerranée » n’est pas terminé, mais le feld-maréchal Rommel l’a fait renforcer. Cependant, les Alliés ont la maîtrise absolue de la mer et de l’air.
ACCÉDER AU PLUS VITE À LA RN 7
La zone de débarquement se trouve entre Bormes et Saint-Raphaël, dans le Var, sur le littoral accidenté et peu favorable des massifs des Maures et de l’Estérel. Pourquoi ce choix ? D’abord pour échapper à l’artillerie allemande retranchée à Toulon, ensuite, pour accéder au plus vite à la RN 7, l’axe majeur qui permet d’atteindre la vallée du Rhône. C’est cet objectif que vise l’opération aéroportée qui se déroule, à l’aube du 15 août, dans la vallée de l’Argens. Plus de 7 000 hommes, Anglo-Canadiens et surtout Américains, 200 Jeep et autant de canons y sont parachutés ou déposés par des planeurs autour de La Motte, près de Draguignan, dans un secteur dégagé par les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Bien qu’un quart des parachutistes aient été largués trop loin et malgré la résistance rencontrée autour du Muy, où stationne une unité de chars, la 1st Airborne Task Force (1st ABTF) du général Robert T. Frederick parvient à contrôler le secteur.
Dans la nuit, des commandos français chargés de sécuriser les deux ailes de la zone avaient été largués. A l’ouest, les commandos d’Afrique neutralisent la batterie du cap Nègre avant d’affronter les défenses avancées allemandes proches d’Hyères. En revanche, à l’est, à la frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes, le Groupe naval d’assaut échoue en atterrissant dans un champ de mines.
Après un bombardement aérien, puis naval, intense, le débarquement commence à 8 heures du matin, ce 15 août. Il est dirigé par le général Truscott et le général Patch, commandant respectivement le 6e Corps d’armée et la VII Armée américains. La première vague d’assaut est répartie en trois secteurs : Alpha à l’ouest (Ramatuelle-Cavalaire) pour la 3e division d’infanterie (DI), Delta au centre (Sainte-Maxime) pour la 45e DI et Camel à l’est (Saint-Raphaël) pour la 36.
La zone de débarquement se trouve entre Bormes et Saint-Raphaël, dans le Var, sur le littoral accidenté et peu favorable des massifs des Maures et de l’Estérel. Pourquoi ce choix ? D’abord pour échapper à l’artillerie allemande retranchée à Toulon, ensuite, pour accéder au plus vite à la RN 7, l’axe majeur qui permet d’atteindre la vallée du Rhône. C’est cet objectif que vise l’opération aéroportée qui se déroule, à l’aube du 15 août, dans la vallée de l’Argens. Plus de 7 000 hommes, Anglo-Canadiens et surtout Américains, 200 Jeep et autant de canons y sont parachutés ou déposés par des planeurs autour de La Motte, près de Draguignan, dans un secteur dégagé par les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Bien qu’un quart des parachutistes aient été largués trop loin et malgré la résistance rencontrée autour du Muy, où stationne une unité de chars, la 1st Airborne Task Force (1st ABTF) du général Robert T. Frederick parvient à contrôler le secteur.
Dans la nuit, des commandos français chargés de sécuriser les deux ailes de la zone avaient été largués. A l’ouest, les commandos d’Afrique neutralisent la batterie du cap Nègre avant d’affronter les défenses avancées allemandes proches d’Hyères. En revanche, à l’est, à la frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes, le Groupe naval d’assaut échoue en atterrissant dans un champ de mines.
Après un bombardement aérien, puis naval, intense, le débarquement commence à 8 heures du matin, ce 15 août. Il est dirigé par le général Truscott et le général Patch, commandant respectivement le 6e Corps d’armée et la VII Armée américains. La première vague d’assaut est répartie en trois secteurs : Alpha à l’ouest (Ramatuelle-Cavalaire) pour la 3e division d’infanterie (DI), Delta au centre (Sainte-Maxime) pour la 45e DI et Camel à l’est (Saint-Raphaël) pour la 36.
LE 16, FRÉJUS TOMBE.
Les défenses allemandes sont rapidement submergées, sauf sur la plage de Fréjus-Saint-Raphaël, où le débarquement s’avère impossible et est détourné vers Le Dramont et Agay. Partout ailleurs, les résultats dépassent les espérances. Le 15 au soir, les Américains tiennent deux zones, l’une couvre l’Estérel, l’autre enjambe les Maures et rejoint le secteur de la 1st ABTF. Les pertes (tués, blessés, disparus) sont estimées à moins d’un millier d’hommes. Le 16, Fréjus tombe, tandis que FFI et gendarmes libèrent, seuls, Draguignan, la préfecture du Var et le siège de l’état-major du 62e Corps d’armée allemand, qui se trouve isolé. Les blindés du colonel Sudre (1re DB), débarqués à Sainte-Maxime, sont aussitôt dirigés au-delà des Maures et s’emparent du Luc le 17. Les premiers éléments de l’Armée B du général de Lattre de Tassigny, arrivés le 16 à Cavalaire-Cogolin, vont aussitôt relayer les Américains sur le Gapeau, à la lisière du camp retranché de Toulon. Au 20 août, les troupes libératrices ont fait 14 000 prisonniers. Il y en a trois fois plus le 24 août. A cette date, 190 000 hommes et 41 000 véhicules ont été débarqués. Le 18, la XIXe armée allemande reçoit l’ordre de se replier sur une ligne Sens-Dijon-Suisse.
En dépit de contre-attaques retardatrices (Draguignan, Barjols, Arles, Apt, etc.), les prévisions de progression sont pulvérisées. La 3e DI suit la RN 7, libère Aix-en-Provence le 21, avant de pousser sur Salon, Arles et Avignon. La 45e ferraille le long de la Durance. La 36e est dirigée vers Sisteron et Grenoble. Elle est précédée par la Task Force Butler, qui, après avoir aidé à la libération de Digne et de Gap, est rabattue vers la vallée du Rhône. Les blindés allemands y livrent un combat d’arrière-garde pour protéger le repli.
En dépit de contre-attaques retardatrices (Draguignan, Barjols, Arles, Apt, etc.), les prévisions de progression sont pulvérisées. La 3e DI suit la RN 7, libère Aix-en-Provence le 21, avant de pousser sur Salon, Arles et Avignon. La 45e ferraille le long de la Durance. La 36e est dirigée vers Sisteron et Grenoble. Elle est précédée par la Task Force Butler, qui, après avoir aidé à la libération de Digne et de Gap, est rabattue vers la vallée du Rhône. Les blindés allemands y livrent un combat d’arrière-garde pour protéger le repli.
500 KM EN DEUX SEMAINES
Les affrontements les plus âpres ont lieu dans la Drôme, entre Montélimar et Valence, du 20 au 28 août, alors que les colonnes en retraite, harcelées par les FFI et les avant-gardes américaines, tentent d’échapper à l’aviation alliée qui écrase 2 000 véhicules et 300 pièces d’artillerie. Valence est libérée le 31 août et Lyon le 3 septembre, avec soixante-dix jours d’avance par rapport aux prévisions. La VII Armée américaine a parcouru 500 km en deux semaines. En revanche, à l’est, la 1st ABTF, qui doit assurer la protection du corps expéditionnaire, laisse libérer Nice par la Résistance alors que les Allemands se replient sur la frontière italienne, d’où ils ne seront délogés qu’en avril 1945.
Entre-temps, Toulon et Marseille sont le théâtre des plus rudes batailles de cette campagne. Les garnisons allemandes, qui ont ordre de tenir jusqu’au bout, s’appuient sur un réseau de batteries et de fortifications redoutable. Leur conquête est confiée aux unités de l’Armée B, la 1re division française libre (DFL), la 3e division d’infanterie algérienne (DIA) et la 9e division d’infanterie coloniale (DIC), les blindés de la 1re DB. Le 19, la bataille de Toulon commence. Elle va durer une semaine. Alors que la 1re DFL et la 9e DIC sont lancées dans un assaut frontal à partir d’Hyères et des Solliès (du 20 au 23 août), les spahis de la 3e DIA, guidés par les FFI, s’infiltrent par le nord. Le 23, les libérateurs rejoignent les résistants qui font le coup de feu au centre-ville depuis le 21. Reste à réduire l’arsenal et les nombreux forts : les combats feront rage encore trois jours.
Les affrontements les plus âpres ont lieu dans la Drôme, entre Montélimar et Valence, du 20 au 28 août, alors que les colonnes en retraite, harcelées par les FFI et les avant-gardes américaines, tentent d’échapper à l’aviation alliée qui écrase 2 000 véhicules et 300 pièces d’artillerie. Valence est libérée le 31 août et Lyon le 3 septembre, avec soixante-dix jours d’avance par rapport aux prévisions. La VII Armée américaine a parcouru 500 km en deux semaines. En revanche, à l’est, la 1st ABTF, qui doit assurer la protection du corps expéditionnaire, laisse libérer Nice par la Résistance alors que les Allemands se replient sur la frontière italienne, d’où ils ne seront délogés qu’en avril 1945.
Entre-temps, Toulon et Marseille sont le théâtre des plus rudes batailles de cette campagne. Les garnisons allemandes, qui ont ordre de tenir jusqu’au bout, s’appuient sur un réseau de batteries et de fortifications redoutable. Leur conquête est confiée aux unités de l’Armée B, la 1re division française libre (DFL), la 3e division d’infanterie algérienne (DIA) et la 9e division d’infanterie coloniale (DIC), les blindés de la 1re DB. Le 19, la bataille de Toulon commence. Elle va durer une semaine. Alors que la 1re DFL et la 9e DIC sont lancées dans un assaut frontal à partir d’Hyères et des Solliès (du 20 au 23 août), les spahis de la 3e DIA, guidés par les FFI, s’infiltrent par le nord. Le 23, les libérateurs rejoignent les résistants qui font le coup de feu au centre-ville depuis le 21. Reste à réduire l’arsenal et les nombreux forts : les combats feront rage encore trois jours.
UNE POPULATION ENTHOUSIASTE
Le coup d’audace est la conquête simultanée de Marseille. Le général de Monsabert, qui décide de pousser sans attendre la relève, s’appuie sur les tabors marocains et les tirailleurs algériens. Précédés par la 1re DB, ces hommes démantèlent la ligne de défense édifiée à la périphérie, notamment le verrou d’Aubagne, enlevé le 21. Les faubourgs de Marseille sont atteints le 22. Le lendemain, les tirailleurs du colonel Chappuis et les blindés parviennent au milieu d’une population enthousiaste, jusqu’à la préfecture que la Résistance contrôle depuis deux jours. Raymond Aubrac, le commissaire de la République, y arrive le 24. La ville n’est pas encore libérée. Le général Schaeffer, commandant la place, refuse de capituler. Il faut s’emparer des positions une à une, Notre-Dame-de-la-Garde le 25, le parc Borély le 26, le fort Saint-Nicolas et le cap Janet le 27, etc., jusqu’à ce qu’il rende les armes le 28 au matin, en même temps que son homologue toulonnais, l’amiral Ruhfus, retranché dans la presqu’île de Saint-Mandrier.
Près de 10 000 Allemands sont morts dans la conquête des deux ports et 35 000 ont été faits prisonniers. Les pertes de l’Armée B s’élèvent à 4 000 tués ou blessés. Mais Toulon et Marseille ont été libérées bien avant les J + 20 et + 40 prévus. Moins d’un mois après le débarquement du 15 août, les hommes de Leclerc (2DB) rejoignent en Bourgogne ceux du général de Lattre. Malgré le minage des quais par les Allemands, les ports de la région de Marseille accueillent leurs premiers bateaux le 15 septembre. C’est parce qu’ils jugeaient leur contrôle indispensable à l’approvisionnement de leur armée en hommes, en matériel et en carburant que les Américains ont maintenu le projet de débarquement en Provence, dont la réussite a été totale mais l’importance mésestimée. Ce qui est faire peu justice à un épisode majeur de la libération de la France et de l’Europe.
Le coup d’audace est la conquête simultanée de Marseille. Le général de Monsabert, qui décide de pousser sans attendre la relève, s’appuie sur les tabors marocains et les tirailleurs algériens. Précédés par la 1re DB, ces hommes démantèlent la ligne de défense édifiée à la périphérie, notamment le verrou d’Aubagne, enlevé le 21. Les faubourgs de Marseille sont atteints le 22. Le lendemain, les tirailleurs du colonel Chappuis et les blindés parviennent au milieu d’une population enthousiaste, jusqu’à la préfecture que la Résistance contrôle depuis deux jours. Raymond Aubrac, le commissaire de la République, y arrive le 24. La ville n’est pas encore libérée. Le général Schaeffer, commandant la place, refuse de capituler. Il faut s’emparer des positions une à une, Notre-Dame-de-la-Garde le 25, le parc Borély le 26, le fort Saint-Nicolas et le cap Janet le 27, etc., jusqu’à ce qu’il rende les armes le 28 au matin, en même temps que son homologue toulonnais, l’amiral Ruhfus, retranché dans la presqu’île de Saint-Mandrier.
Près de 10 000 Allemands sont morts dans la conquête des deux ports et 35 000 ont été faits prisonniers. Les pertes de l’Armée B s’élèvent à 4 000 tués ou blessés. Mais Toulon et Marseille ont été libérées bien avant les J + 20 et + 40 prévus. Moins d’un mois après le débarquement du 15 août, les hommes de Leclerc (2DB) rejoignent en Bourgogne ceux du général de Lattre. Malgré le minage des quais par les Allemands, les ports de la région de Marseille accueillent leurs premiers bateaux le 15 septembre. C’est parce qu’ils jugeaient leur contrôle indispensable à l’approvisionnement de leur armée en hommes, en matériel et en carburant que les Américains ont maintenu le projet de débarquement en Provence, dont la réussite a été totale mais l’importance mésestimée. Ce qui est faire peu justice à un épisode majeur de la libération de la France et de l’Europe.