Paolo Toscanelli, ce savant qui a ouvert par erreur la route du Nouveau Monde
(Source: article de Valérie Kubiak / GEO Histoire – Lundi 14 mars 2016. Photos Reportages GEO)
(Source: article de Valérie Kubiak / GEO Histoire – Lundi 14 mars 2016. Photos Reportages GEO)
Paolo Toscanelli (1397-1482) est sans doute le savant le plus polyvalent de son temps. C’est comme cartographe qu’il va marquer les mémoires.
Médecin, mathématicien, géomètre, astronome, linguiste, conservateur de la prestigieuse bibliothèque de Niccolo Niccoli, le conseiller de Cosme l’Ancien, Toscanelli, est sans doute le savant le plus polyvalent de son temps. Son apport à l’astronomie est considérable. Non seulement il a su calculer avec une précision remarquable la position de certaines comètes, mais il a posé les bases de la navigation astronomique. En 1475, à l’âge de 78 ans, il fabrique le plus grand cadran solaire du monde dans la cathédrale de Florence. Une plaque de bronze percée d’un trou est scellée dans le dôme, permettant à un rayon de soleil de se réfléchir sur le sol. Grâce à cet ouvrage, il calcule avec précision la position des astres, pour les années 1475-1506. Sans les tables de Toscanelli, Christophe Colomb n’aurait sans doute pas pu entreprendre sa traversée de l’Atlantique. Mais son influence sur la découverte du Nouveau Monde va plus loin.
C’est en effet comme cartographe qu’il va marquer les mémoires. En 1468, le Florentin dessine une carte qui va rester célèbre. Se fondant sur les calculs de Ptolémée (IIe siècle), il sous-estime la circonférence de la Terre et place l’Asie à seulement 10 000 kilomètres à l’ouest de l’Europe. C’est cette erreur qui, vingt-cinq ans plus tard, va convaincre le navigateur génois de la possibilité d’atteindre la Chine en traversant l’océan. Selon son fils, Fernand, il aurait même existé un échange de lettres entre le cartographe et le marin (faute de preuves, cette version est aujourd’hui contestée). Quoi qu’il en soit, lorsqu’il s’est embarqué à bord de la Santa-Maria dans la nuit du 3 août 1492, Colomb avait bien dans sa besace les éphémérides de Toscanelli et probablement aussi sa carte.